Laquelle intervention a entraîné la mort de plus de 50 civils. « Nous partageons la douleur des familles des victimes de cette tragédie et leur présentons nos sincères condoléances. Cette violence inouïe et aveugle contre des civils non armés était évitable. En effet, les fidèles de l’église La foi naturelle judaïque messianique vers les Nations mènent leurs activités publiques pacifiquement et sans armes », déplore le communiqué. La LUCHA en veut pour preuve la dernière manifestation de cette église à Goma pour le départ de la MONUSCO, qui remonte au 30 juin 2023 et qui n’avait enregistré aucun incident.
Sur la cause de la répression de fin août dernier, le mouvement citoyen évoque l’institutionnalisation de la répression par les autorités de l’état de siège, encouragée et soutenue par le président Félix Tshisekedi. « Depuis maintenant 28 mois, toute manifestation citoyenne au Nord Kivu est abusivement assimilée à un acte de rébellion et réprimée farouchement au nom de l’état de siège. Par ailleurs, il est incompréhensible que malgré l’unanimité affichée par toutes les forces sociales et politiques du Nord Kivu et de l’Ituri lors de la table ronde de Kinshasa en faveur de la levée de l’état de siège, Félix Tshisekedi continue à proroger cette mesure qui peine à endiguer les violences armées », s’offusque le document.
Face à cette situation, la LUCHA ne va pas de main morte. Elle invite « urgemment » les autorités (le président de la République, le gouvernement et la justice) à démettre de toute urgence le gouverneur militaire du Nord Kivu et le maire policier de Goma qui ont donné l’ordre de réprimer des civils non armés et qui ont tenu à communiquer des faux bilans pour cacher l’ampleur de la répression. Il serait également nécessaire de diligenter des enquêtes sérieuses, indépendantes, rapides et neutres pour faire toute la lumière sur le carnage en question, afin d’identifier les auteurs/commanditaires et les déférer devant les instances judiciaires compétentes. D’après la LUCHA, il faut en outre libérer immédiatement et sans condition les manifestants arrêtés (dont le leader du mouvement religieux Mutumishi Bisimwa, ndlr), prendre en charge les soins des blessés, les frais funéraires des victimes et reconstruire le temple de l’église La foi naturelle judaïque messianique vers les Nations et les maisons voisines, incendiée par l’armée. Tout en donnant une suite favorable à la demande des forces politiques et sociales du Nord Kivu et de l’Ituri en faveur de la levée de l’état de siège.
Cette dérive intervention dans un contexte où les relations entre l’église et le pouvoir politique sont quelque peu tendues. Lors d’une sortie faite le 25 juin 2023 à Mbuji-Mayi dans le Kasaï oriental, le président Félix Tshisekedi avait appelé à l’union sacrée entre le clergé et le pouvoir.
D’après certaines sources d’informations, le gouvernorat militaire du Nord-Kivu a annoncé un bilan de sept morts, qui a été contesté par la presque majorité des acteurs sociaux du pays. Dans un nouveau rapport de l’armée publié le 31 août dernier et consulté par AFP, un document des Forces armées de la RDC (FARDC) a évoqué le bilan d’au moins 48 civils tués, un policier tué et 75 blessés côté manifestants. A en croire Jeune Afrique, le Lieutenant-colonel Guillaume Ndjike Kaiko Yabwiye, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, a affirmé que les manifestants de ce qu’il considérée comme une « secte » étaient « manipulés et drogués ».